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"Je suis Charlie" : Une France à l'Hypocrisie et l'Identité à Géométrie Variable

  • Jovanie J. Montoille
  • 7 janv.
  • 4 min de lecture

Dernière mise à jour : 15 janv.

Les attentats de janvier 2015 ont marqué un tournant dans le débat sur la liberté d’expression et l’identité française. La vague d’émotion collective, résumée par le slogan "Je suis Charlie", a semblé consacrer un attachement viscéral aux valeurs de la République.

 

Pourtant, dix ans plus tard, cette posture révèle une contradiction troublante : alors que certains défendent l’universalisme républicain en refusant toute assignation identitaire, d’autres – souvent qualifiés d’identitaires ou d’intégristes – revendiquent avec force leur appartenance à une nation et une doctrine dont les valeurs sont trop éloignées des notre.

 

L'Identité Honnie des Uns, Sacralisée chez les Autres

En France, se revendiquer d’une identité française forte, enracinée dans la culture traditionnelle nationale, est devenu suspect. A contrario permettre à l’étranger d’assumer et de revendiquer sa culture est une tolérance évidente, puisque le contraire est le signe d’un manque d’ouverture et confine à l’identitarisme national et rageux. L’héritage républicain et l’universalisme ont donc progressivement marginalisé toute affirmation identitaire autre que celle des minorités.

 

Se dire "français avant tout", revendiquer des racines culturelles chrétiennes ou même parler d’héritage historique devient un marqueur de repli réactionnaire.

Paradoxalement, ceux qui s’indignent des symboles identitaires français n’ont aucun mal à tolérer – voire à défendre – les revendications identitaires d’autres groupes. Qu’il s’agisse d’un attachement à une culture religieuse rigoriste, à des traditions excluantes ou à des revendications séparatistes, ces affirmations trouvent une forme de respectabilité dans le discours dominant. Pourquoi cette asymétrie ?

 

Beaucoup de sportifs, de « célébrités » d’origine étrangère, qui n’ont un temps pour seul but que d’obtenir la nationalité française, se revendiquent du pays où ils ont leurs origines quand ils l’obtiennent.

 

Beaucoup de jeunes issus de l’immigration se revendiquent « algériens », « tunisiens », « musulmans » ou autre. Ne sont-ils pas nés en France ? Ne sont-ils pas français ?

 

Une République Déconnectée de ses Fondations

L’hypocrisie du "Je suis Charlie" réside dans l’idée que la France pourrait être une terre neutre, débarrassée de toute appartenance propre. La République ne serait qu’une abstraction, un contrat social flottant sans ancrage historique ni culturel. Cette posture s’effondre dès lors que d’autres groupes, refusant ce modèle, imposent leur propre conception identitaire, souvent de manière radicale.

 

Face à cela, deux attitudes émergent :

  • Une soumission intellectuelle, qui consiste à tolérer l’intolérable au nom du « vivre-ensemble ».

 

  • Un rejet total de l’idée même d’identité française, remplacée par un multiculturalisme intégral.

 

Dans ce schéma, les Français de souche et ceux qui se revendiquent d’une affection ou d’une appartenance nationale forte, deviennent les seuls à devoir justifier leur attachement à notre pays.

 

Charlie, Symbole d'une Liberté Sélective ?

La liberté d’expression défendue par Charlie Hebdo était une affirmation du droit au blasphème et à la critique, sans concession. Pourtant, aujourd’hui, cette liberté semble à géométrie variable. Critiquer certaines doctrines religieuses devient un acte dangereux, tandis que la dérision de l’identité française et chrétienne est encouragée. Charlie Hebdo a été attaqué à plusieurs reprises pour ses caricatures considérées comme islamophobes, sexistes ou racistes.

 

Paradoxe : ceux qui prônent un universalisme désincarné acceptent que d’autres imposent une vision fondamentaliste de leur propre identité. À force de nier la notion d’identité nationale, ils laissent le champ libre aux idéologies qui, elles, ne doutent jamais de leurs propres fondements et s’attaquent à ceux qui les remettent en cause.

 

Vers un Réveil ou une Disparition ?

Si la France continue à fuir son propre héritage, elle risque de voir son modèle républicain détruit par ceux qui n’y adhèrent que pour mieux le subvertir. La question n’est pas de choisir entre repli identitaire et effacement, mais de retrouver une forme de fierté sereine, capable d’affirmer ce que signifie être Français, sans s’excuser d’exister.

 

Être "Charlie", c’est défendre la liberté d’expression, mais encore faut-il qu’elle soit appliquée à tous. Car sans identité assumée, la liberté devient un luxe offert aux plus agressifs et refusé aux plus timorés.

 

Aujourd'hui, des influenceurs d'origine algérienne vivant en France sont accusés d'inciter à la haine et de lancer des fatwas numériques contre des personnalités publiques, des artistes ou des journalistes ou de simples citoyens. Ce phénomène rappelle les mécanismes qui ont conduit aux attentats contre Charlie Hebdo et Samuel Paty : l'appel à la violence religieuse contre ceux qui critiquent ou offensent certaines sensibilités.

 

Le parallèle est donc clair : tout comme les caricaturistes de Charlie Hebdo ont été désignés comme des cibles à abattre pour avoir exercé leur liberté d'expression, la nation et la République se retrouvent aujourd’hui sous la menace d’extrémistes religieux qui veulent imposer un ordre moral en dehors du cadre républicain.


Certains influenceurs décrivent les membres de la diaspora algérienne comme des "soldats dormants" susceptibles de se sacrifier en "martyrs" si le régime algérien le leur ordonne.


L’État français, en procédant à des arrestations, doit envoyer un message fort : aucune fatwa, qu’elle soit numérique ou physique, ne peut avoir d’emprise sur le débat public et la liberté d’expression en France.


Si ce type de propos n'effraie finalement pas grand monde, il y a un risque d'instrumentalisation politique, que ce soit pour justifier des politiques sécuritaires ou pour influencer les relations franco-algériennes.


Comment les autorités françaises et algériennes réagissent-elles à ces déclarations ?

 

L’hypocrisie du wokisme

Un point intéressant à soulever est que certains courants wokes, qui dénoncent la censure et les oppressions, restent parfois silencieux ou ambigus face à ces menaces islamistes. En effet, ils sont prompts à dénoncer l’islamophobie, mais bien moins loquaces lorsqu’il s’agit de défendre une liberté d’expression qui dérange certaines sensibilités communautaires. Ce double standard pose problème et entre en contradiction avec les principes mêmes de la liberté d’expression, qui ne peut être défendue à géométrie variable.





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